GERBAUD Joseph Fidel Guillaume : musicien au 25e R.I.L.,
témoin à la naissance le 26 mars 1805.
GERLAIN : musicien.
Domicile (31) : 1769, rue Ste-Barbe,
parti.
GEROLOMO Antoine : joueur d'orgues, né à
Mezzanego ca 1800.
1836 6 octobre : à Dunkerque (32).
GERVAIS Eugène Auguste Félix : chansonnier,
né à Dunkerque le 3 juillet 1879, Rosendael
(Nord) le 26 mars 1939, fils de Jules Eugène (voir ci-dessous)
et de Irma Françoise Agnès THIRY, épouse
à Eu (Seine Maritime) le 31 mai 1919 Louise Victorine THIRY
née à Lens le 11 mars 1881, veuve de René
Eugène SEBERT, fille de Lambert Dieudonné (peintre)
et de Marie THURU.
Domiciles (33) : 1905, 123 rue Nationale
; 1907, 1908, 13 Quai Jean-Bart, Rosendael ; 1910, 1911, 1913,
6 rue Lamartine, Rosendael ; 1922, 9 boulevard Cambon, Rosendael
; 1939, rue des Hirondelles, Malo les Bains (34).
mars 1907 : "Eugène Gervais [
] a de qui tenir,
son père ex-instituteur, était un homme éminemment
érudit, dont les poésies ne sont malheureusement
pas assez connues de nos concitoyens, mais son fils ne pouvait
avoir de meilleur maître et c'est très jeune qu'il
affronta la critique.
Le chansonnier populaire E. Gervais est un jeune poète
de 26 ans, très sincère, très convaincu,
d'un enthousiasme fou et, de très bonne foi d'ailleurs,
s'affirmant très sceptique et s'efforçant de le
prouver aussi bien en quelques-uns de ses vers qu'en conversation.
Il obtint ses plus grands succès au Cabaret Artistique
du Peudre d'Or, et s'y fit applaudir durant l'hiver 1905 en récitant
des vers parfois très tendre, très amoureux, exquisement
pervers, tels son "Retour du Cur" ou sa "Supplique
d'Amant" parfois caustiques et pleins de verve, tel son "Dunkerque
Vivant" ou bien alors, mordants et railleurs, tel sa satyrique
chanson "Les Riches" Gervais est le poète des
humbles, il ne peut voir souffrir un malheureux, et si sa modeste
bourse ne lui permet pas de leur venir en aide, il paie de sa
personne. La catastrophe de Courrières lui a suggéré
une poésie toute philosophique et pleine de tristesse,
qu'il chanta et vendit lui-même sur la place publique, ce
qui lui permit de faire parvenir aux veuves et aux orphelins du
pays noir une somme se montant à près de 300 F.
Gervais est avant tout un altruiste distingué et ce n'est
pas une raison, parce que pour vivre, il vend des journaux, que
nous lui refuserions notre sympathie et notre estime. (ceci dit
pour ceux qui évaluent le mérite de quelqu'un d'après
le nombre de ses pièces de cent sous). J. de N
"
(35).
24 juin 1908 : "Nos chanteurs populaires, Eugène Gervais.
À l'occasion des fêtes de la ducasse, des chanteurs
populaires se sont installés sur nos places publiques,
accompagnés d'harmoniums ils débitent et vendent
"les Derniers Succès du jour".
C'est un spectacle pittoresque et volontiers je me mêle
aux curieux qui forment l'auditoire de ces humbles artistes du
pavé. Il faut voir les physionomies attentives des spectateurs
et des spectatrices : ce sont des midinettes, des ouvrières
d'usines, des jeunes artisans, des "péneleckre",
ou calicots en rupture de rayon ou en quête d'aventures
; ils viennent là pour se griser de phrases tendres et
berceuses où il est question de "beaux jours et d'amour"
de "tendresse et de maîtresse". Tout cela rime
bien.
Infatigable, le chanteur leur répète dix, vingt,
trente fois : "Paroles et musiques pour deux sous".
Timidement les plus hardis essaient leurs voix ; progressivement
d'autres imitent cet exemple et voici que la chanson monte, s'élève
parmi le brouhaha de la rue. Encouragé, le chanteur fait
le "tour de la société" ; ces chansons,
telles de légers papillons volent de main en main. Demain
à l'usine ; à l'atelier et au chantier, on fredonnera
le couplet appris la veille ; la besogne semblera moins rude et
les heures s'envoleront plus brèves
La chanson est la poésie du peuple ; elle endort ses douleurs
et verse en son âme naïve le baume consolateur de l'illusion.
Tout en rêvassant ainsi, je me suis dit que c'était
le moment de causer un peu de notre barde local qui depuis un
certain temps reste silencieux. Je l'avoue, Eugène Gervais
est un de mes meilleurs amis ; et puis qui n'est pas l'ami de
ce brave garçon ? Il est, sans contredit, une physionomie
populaire dunkerquoise des plus sympathique. Beaucoup de nos concitoyens
affectent de ne pas le comprendre ou de l'ignorer. Il est vrai
que c'est ici le cas d'appliquer le fameux dicton : "nul
n'est prophète en son pays !".
Voici les détails sur la vie et les débuts du barde
populaire dunkerquois ; nous certifions qu'en écrivant
cette biographie nous n'avons aucunement l'intention de faire
uvre fantaisiste : Eugène Gervais est le fils d'un
fonctionnaire son père était employé au Ministère
des Finances. Professeur de français, poète et écrivain
de réelle valeur, M. Jules Gervais père publia un
volume de poésies qui lui valut une critique des plus élogieuses
dans la "Revue Politique et Littéraire" du 29
mai 1880, il écrivit un drame en quatre actes intitulé
"Joana", plusieurs poèmes, chansons et sonnets
qui sont restés inédits. Eugène Gervais a
tenté, à maintes reprises, de glorifier la mémoire
de son père : il y a quelque douze ans, il obtenait un
premier prix de diction, avec félicitations du jury dans
un des concours organisés par la "Société
Dunkerquoise", il avait choisi comme sujet libre "Le
Triomphe de la Force" poème lyrique de son père.
En 1903, Mlle Antoinette MARCEL qui était à cette
époque première chanteuse au Théâtre
municipal de notre ville, remportait un magnifique succès
en détaillant avec beaucoup de sentiment une chanson de
feu Jules Gervais. La musique était de M. Jules COLLERY
*, le distingué compositeur promu dernièrement officier
d'académie, chef de la musique de Bourbourg.
Eugène Gervais perdit ses parents à l'âge
de 9 ans et fut recueilli et élevé par ses grands
parents maternels, les époux Thiry, braves gens décédés
aujourd'hui. Ses parents adoptifs n'eurent pas les moyens de lui
donner une forte instruction ; pourvu de son certificat d'études
primaires à l'âge de 11 ans, il quitta peu après
l'école communale et s'essaya au rude combat de la vie.
Il exerça jusqu'à l'âge de 24 ans la profession
de peintre en équipages. Désireux de s'instruire,
de nature aventureuse, en vrai compagnon du "Tour de France",
il visita, en travaillant, les principales villes du Nord, des
Ardennes et de la Meuse. Sa curiosité satisfaite il fut
pris de nostalgie et résolut de se fixer définitivement
dans sa ville natale. Dunkerque n'étant pas un pays de
ressources pour l'industrie carrossière, il dut quitter
son métier, et courageusement, se moquant des préjugés
stupides qui s'attachent à certaines professions, il se
mit à vendre des journaux.
Gervais tenait de son père ; il était avant tout
poète. À l'atelier ou sur la grand route durant
ses heures de loisir ou de répit, il taquinait la muse.
Quelques poésies et chansons parues en librairie, le signalèrent
à l'attention des ses concitoyens. En 1905 s'ouvrit à
Dunkerque un cabaret artistique ; il s'y fit entendre en compagnie
des chansonniers MATHA, NISREP et TIMELOG. On le critiqua, on
le louangea, la presse se fit l'écho de l'opinion publique.
À partir de ce jour Eugène Gervais avait conquis
la popularité sinon la renommée. Depuis il a écrit,
publié, interprété, plus de quatre vingt
chansons, presque toutes écrites en langage populaire dunkerquois
; elles ont pour sujet des faits saillants d'actualités,
dépeignent ou célèbrent nos murs, nos
coutumes, nos réjouissances.
N'ayant pas encore trente ans ses débuts promettent pour
l'avenir, Cependant, comme nous le disons plus haut Eugène
Gervais semble vouloir, depuis un certain temps, rester dans l'ombre.
Cette décision serait regrettable car ses auditions, très
suivies et très goûtées, avaient un cachet
spécial qui ne manquait pas d'originalité, elles
rappelaient aux anciens dunkerquois, la vision quelque peu effacée
du vieil H. BERTRAND * et de sa brave et légendaire épouse
dont le coup d'archet fameux suivi et précédé
de quelques entrechats savants avait le don de mettre en belle
humeur nos grands-pères et aïeules" Jehan des
MOERES .(36)
27 juillet 1912 : "La Vie d'un Poète. On sait que
pour vivre, le chansonnier populaire Eugène Gervais exerce
la profession de marchand de journaux. Ce métier lui plaît
parce qu'il lui procure tous les avantages d'une entière
liberté lesquels s'harmonisent avec sa nature indépendante
et son tempérament de bohème et d'artiste.
Son métier n'a pourtant rien d'une sinécure. En
été, sous la chaleur accablante d'un soleil torride
; en hiver bravant toutes les intempéries d'une saison
inclémente il s'en va, traversant les villages, distribuant
les journaux, cordialement reçu par tous.
Mais les routes sont longues
trop longues même et,
pour en tromper la monotonie, tout en effectuant ses étapes
journalières il se laisse aller à l'inspiration
et compose ses refrains humoristiques et plein d'entrain, ses
romances langoureuses et sentimentales ses poèmes populaires,
vibrants de sincérité, tout imprégnés
d'une mélancolie douloureuse et résignées.
Eugène Gervais compose de mémoire ; le soir en rentrant
chez lui après les fatigues de ses randonnées quotidiennes,
il s'assied à sa table de travail, et, à la lueur
de la lampe familiale, il écrit, corrige, modifie ce qu'il
a rêvé dans la journée.
Il est le véritable poète du peuple. Il n'est peut-être
pas complètement initié aux règles complexes
et ardues de la syntaxe, de l'étymologie et de la rhétorique,
mais il exprime sa pensée avec son âme et son cur
et a pour chanter son rêve, parfois de très beaux
accents. C'est là son mérite et son originalité.
Un de nos amis, homme politique influant et avocat distingués,
qui s'intéresse à lui, lui fit un jour cette réflexion
:
- Je ne puis comprendre, lui dit-il, pourquoi vous continuez à
vendre des journaux. Il vous serait facile de vous caser en qualité
de commis chez un de nos sympathiques négociants. Ce serait
pour vous une situation plus stable et moins aléatoire.
Clignotant ses yeux bleus pétillants de malice, un sourire
sceptique vient sur les lèvres et il réplique avec
humour :
- Moi m'enfermer dans une cage en vitre percée d'un guichet,
dans une cage où le chiffre domine en vrai tyran ? Avoir
le tracas, et le souci des affaires ! Y avez-vous songé
Monsieur
Comment voudriez vous que je fusse encore inspiré
après cette suprême torture infligée à
mon cerveau de rêveur ?
Puis sa voix se fit chaude et persuasive et il continua en ces
termes :
- L'espace, la liberté, le grand air qui dilate les poumons
et fait circuler le sang dans les artères, l'azur du firmament,
le vol d'une hirondelle, voilà ma vie, monsieur ! Les frimas
venus, les soufflets brutaux de la rafale contre lesquels on se
révolte ridicule et impuissant, la neige qui tombe en flocons
blancs, légers, silencieux dans la campagne désolée
et funèbre, à l'approche des beaux jours, la première
violette, le premier papillon, le sourire de la nature qui se
fait belle pour plaire à son galant, le gentil printemps,
les longues rêveries sur la rive du ruisseau qui murmure,
le madrigal bien tourné qui vous vaut le tendre regard
d'une jolie fille qui passe sur la route blanche, et poudreuse,
éclairée par le soleil en fête. Voilà
ma vie, monsieur ! En est-il de plus belle, de plus vraie et de
mieux comprise ?
Et s'excusant avec beaucoup de déférence il prit
congés de son aimable interlocuteur.
Peu après, son cri se faisait entendre ponctué par
une sonnerie de son cornet d'appel. Sur le pas de leurs portes,
les braves gens l'interpellaient amicalement en lui tendant le
sous de leur quotidien habituel. Pour ne pas mentir à son
idéal, pour rester un homme libre et indépendant
et vivre de la vie de ceux qu'il chante le bon poète Eugène
Gervais redevenait marchand de journaux." (37).
1 janvier 1920 : "La chanson à Dunkerque. Il y a une
sorte de rénovation de la chanson. Avant la guerre la chanson
était descendue, d'une façon générale,
à un niveau d'immoralité très bas, elle était
trop légère et souvent même pornographique.
Pendant la guerre nous eûmes la bonne chanson avec "La
Madelon" et les chansons des tranchées, quelques-unes
empreintes de mélancolies, d'autres décrivant à
la manière gaie les misères et les vicissitudes
du poilu.
Nous en sommes maintenant à la complainte patriotique,
glorifiant les exploits des champs de batailles.
On ressuscite aussi les vieilles chansons de France, gaies, alertes,
spirituelles, morales, chansons imprégnées de la
poésies des bois et des champs, exaltant les nobles sentiments,
la pureté de l'âme, la noblesse du cur.
La chanson reprend une grande vogue, la foule qui entoure, les
samedi et dimanche, les marchands de chansons de la place de la
République en est une preuve.
Peut-être reverrons-nous, comme autrefois, les célèbres
recueils de chansons : "Le Mercure Galant" "l'Almanach
des Muses", le "Recueil du Caveau" qui paraissaient
à Paris.
Ce qui manque surtout aux dunkerquois c'est la chanson de circonstance,
la chanson locale.
Notre vieux BERTRAND* et sa compagne sont morts et notre barde
Gervais semble avoir abandonné les muses.
Qui nous chantera la "Vie Chère", "La Crise
du Charbon", "La Crise du Logement", "la Crise
de la Lumière", "Le Budget au 50 milliards"
etc. Les sujets ne manquent pas. Y aurait-il aussi une crise d'inspiration,
chez nos poètes chansonniers, car s'il est vrai qu'on vends
beaucoup de chansons la nouveauté est plutôt rare.
P. Bockelée" (38)
29 mars 1939 : "Une figure Dunkerquoise est disparue, Eugène
Gervais est mort. Tout Dunkerque connaissait ce camelot chansonnier
et poète qui, toute sa vie, fut une victime de l'adversité
sous toutes les formes et se révèle surtout un courageux
et un vaillant aussi bien dans la paix où la vie lui fut
dure, qu'à la guerre où il fit noblement son devoir
de soldat.
Eugène Gervais, dunkerquois cent pour cent, fut ouvrier
peintre, marchand de journaux, camelot, placeur de dixièmes
de nos loteries nationales. Avec sa voix puissante, son indomptable
ténacité, sa cordiale bonhomie il se faisait des
clients et presque autant d'amis. Mais la clientèle et
l'amitié hélas, sont infidèles ou inconstantes,
et il fut un pauvre "cherche à vivre" durant
toute son existence.
Pour se consoler, il faisait des chansons qui berçaient
sa peine et avec lesquelles il berçait la peine des autres.
La suprême charité qu'il pouvait faire.
Plus son cur était triste, plus il chantait. Il fit
plus de 200 chansons en existence de bohème honnête
et aux grandes cérémonies, il arborait avec la seule
fierté de sa vie, la médaille militaire et la Croix
de Guerre qu'il avait noblement gagnées là bas.
Le pauvre Gervais luttait encore ; il apprenait, à 58 ans,
la musique pour composer lui-même les airs de ses chansons
écrites jusqu'ici sur la musique des autres.
Il est mort sur un lit d'hôpital résigné,
humble comme il avait vécu
Tout Dunkerque aura, du pauvre Gervais, un souvenir ému
et attendri" (39).
uvres : Adieu méchante, romance (1906) (40).
L'affaire Jeanne Weber (1908). Al a perdu son peule (1906) (41). L'alcoolique (1906) . L'amour dans
l'sac, rigolade dunkerquoise (1907) (42).
Baiser de Ninon, romance (1906). La bande des pêcheurs (1903).
Un berguois assassin, ou la tragédie de Tourcoing (1907)
(43). La bière de chez nous,
chanson à boire (1912). Bonjour midinette (1904). La catastrophe
du Pluviose, complainte (1910). Ce que chante les flots, ou la
création du Val des Roses, hommage à M. Félix
Coquelle, maire de Rosendael (1911). C'veintje y sait rien faire
(1906) (44). La chanson des archers
du Nord, ou Gloire aux archers, cantate, musique de Jules KNOOR
(1910). La chanson des bécots (1906). La chanson de Lucienne
(1907) (45). La chanson des P.T.T.,
chanson marche (1912). La chanson du prolétaire (1907)
. Les chapeaux, chanson de la revue "Palace Revue" (1909).
Le charnier, poème (1903). Chère bonne amie, chanson
populaire dunkerquoise (1906) (46).
Le cinéma du Maritime, chanson de la revue "Palace
Revue" (1909). La collision des tramways, chanson de la revue
"Palace Revue" (1909). Les combats de coqs, chanson
dunkerquoise (1903). Complainte des bandits des Flandres, complainte
réaliste (1910). Le crime et la fin de Favier, l'assassin
du garçon de recette Thain de Lille, complainte réaliste
(1911). Le démon de l'alcool, ou le vain serment, chanson
réaliste et dramatique (1912). Désillusions. Donne
un zo
à mon oncle Co, chanson du terroir (1938).
La ducasse de Dunkerque. Dunkerque, ah ! mes amis, ou le pays
de cocagne (1907) (47). Dunkerque
vivant, fantaisie locale (1903). Une entrée chez les fauves,
poème (1903). Goûtez-y, chanson de la revue "Palace
Revue" (1909). Les héros du Iéna, chanson complainte
(1907) (48). Une histoire d'amour
au bord de la mer. L'horrible crime d'un satyre (1907) . Humbles
fiancailles, romance populaire (1913). Il faut que ça change
(1908). L'impot sur le revenu (1907) (49).
Invitation au cake walk (1904). Je suis l'amour, poème
(1900). Je vous ai délaissée (1913). La jolie et
délicate boulevardière, chanson potin (1906) (50). Les jolies filles de Bergues (1906)
(51). Les jolies filles de Bourbourg
(1906) (52). Un joyeux rêve,
rigolade dunkerquoise (1907) (53).
Juleutche, c'est un frère, ou les deux copains (1906).
La jupe culotte (1911). La langue (1906). Le marchand de journaux,
scène humoristique jouée par l'auteur dans la revue
locale "Tiens bon d'ssus" de M. Albert SALIGNON, représentée
le 12 février 1914 au Théâtre de Dunkerque
(1914). La marche des p'tites bonnes dunkerquoises (1906). Maritche
elle a perdu son peule, paroles de Juleutche et E. Gervais (1927).
Marie-toi à c'-t-heure, ou quand tu seras vieille (1906)
(54). Le martyr d'un mousse (1911).
Les midinettes dunkerquoises (1905)). Le monument Trystram, cantate
(1911). La mort du vieil ouvrier (1912). La muse à l'école,
ou la leçon qui chante, poème (1912). La muse des
corons, ou j'couche à l'cantin' del fosse, chanson en patois
de Bruay (1919). La muse et le chansonnier, poésie populaire
(1935). Le naufrage du St-Philibert, récit dramatique,
ou ode (1931). Une nuit au cotche (1907) (55).
Le nouveau Minck, chanson de la revue "Palace Revue"
(1909). Oui, j'adore la Muse, poème (1903). La pêche
au peudre (1906) (56). La pêche
des islandais (1910). La petite amie, chanson polka (1913). Les
petites couturières (1903). Les petites femmes de Dunkerque
(1904). Le peudre de Cythère (1905). Le pinson qui chante
(1912). Plaisirs et prudence (1905). La pluie d'une nuit d'été,
sonnet (1908). Le portrait de la dunkerquoise (1913). Posez là
votre plume
écoutez les sanglots, vers à
dire (1915). Pour ne pas mourir à l'hôpital (1905).
Quand on s'fréquente, chanson locale (1906). Les rats dans
la tranchée (1916). Le refrain de la bande des pêcheurs,
musique de MILLY SCINT* (1907) (57).
Le régiment des joyeux drilles, ou les soldats de fer blanc,
parodie humoristique (1911). Le retour de Mimi Pinson, romance
populaire (1912). Retour du cur. Le rêve du matelot,
chanson dramatique et réaliste (1913). Les riches (1905)
(58). Rirette, romance populaire
air de valse, musique à faire (1913). Le roman d'une petite
cochère parisienne (1907) (59).
La ronde des milliards, chanson d'actualité sur la crise
économique. Les satyres sont graciés, ou le roman
d'une pauvre mère (1907) (60).
Supplique d'amant, romance absolument inédite (1904) (61). Sur la dune le soir, cantilène
nocturne, musique de M. A. OUSTLANT (1913). T'es une loque (1905).
Titine, ou la môme des lascars, chanson réaliste
(1906) (62). Tous dans la verscherbende,
musique inédite de Mme MILLY SCINT* (1927). Les trois glorieuses
ou le Carnaval de Dunkerque, paroles de Mme X et E.G., musique
de Mme X. Vas laver tes yeux, scie dunkerquoise (1904). Verdun
(1920). Vers la fin de la crise économique, ou le rêve
d'un chomeur, chanson humoristique d'actualité (1936).
La vie des tranchées (1916). La vieille fille, chanson
sentimentale. Les vieux copains (1906). Les vingt huit jours de
Gervais (1906). Les vivants de Courrières (1906). Voilà
la verscherbende qui passe (1922). Le vol de Paulhan (1909).
GERVAIS Jules Eugène : poète, compositeur, né
à Carentan (Manche) le 12 avril 1851, Bosc Renoult
(Orne) le 16 février 1893, fils de Jules Louis Stanislas
Achille (instituteur) et de Henriette Anne Eugénie DESAINT
GERMAIN, épouse à Dunkerque le 2 décembre
1876 Irma Françoise Agnès THIRY née à
Dunkerque le 13 avril 1855, ca 1889, fille de Jean Louis
Auguste (mécanicien) et de Irma Caroline Valentine MARIN.
Enfants : Eugène Auguste Félix (voir ci-dessus)
; Jeanne née à Paris (18e) le 24 février
1885, Dunkerque le 23 juin 1900.
12 août 1908 : "De notre excellent confrère
dunkerquois "Le Phare du Nord" nous extrayons ce qui
suit et nous reproduisons ces lignes avec un véritable
plaisir, M. Gervais Eugène est, depuis l'extension de notre
journal, notre correspondant et dépositaire pour la région
dunkerquoise :
Bien que n'étant pas né à Dunkerque, nous
donnons aujourd'hui la biographie du poète Gervais qui
devint notre concitoyen.
Jules Gervais naquit en 1851 à Carentan (Manche). Fils
d'un instituteur normand chargé d'une nombreuse famille,
il perdit ses parents très jeune et fut recueilli et élevé
par son frère aîné, M. Achille Gervais directeur
de la Caisse d'Epargne d'Evreux, décédé aujourd'hui.
Il fit d'excellentes études au lycée de Rouen. Pourvu
de son diplôme de bachelier es-lettres, il débuta
dans l'enseignement. Son congé terminé au 57e régiment
d'infanterie à Bordeaux, attaché à la Direction
Supérieure du Génie, il y remplissait les fonctions
de secrétaire, il vint se fixer à Dunkerque et épousa
une de nos concitoyennes.
Esprit cultivé, poète et écrivain délicat,
Jules Gervais publia un recueil de vers qui lui valut une critique
des plus élogieuses dans le "Bulletin de la Revue
Politique et Littéraire" du 29 mai 1880. Il dédia
ce volume à son cousin M. Emile de VILLE, Consul de Belgique
à la Côte Orientale d'Afrique. M. Emile de VILLE
possédait une situation brillante, de haute relations dans
le monde des lettres et des arts, il mourut en 1881, alors qu'il
effectuait un voyage diplomatique, Jules Gervais perdait un ami
sûr et un protecteur puissant.
Il écrivit un drame en quatre actes intitulé "Joana",
plusieurs poésies, chansons et sonnets qui sont restés
inédits. Il était employé au Ministère
des Finances et en congé de convalescence chez une de ses
sur, Mme Vve PERREE directrice d'école communale
à Bosc-Renoult (Eure), quand il succomba à l'âge
de 38 ans, terrassé par une cruelle maladie de poitrine
qui ne pardonne pas, miné par des déboires et le
chagrin. Sa jeune épouse l'avait précédé
de 4 ans dans la tombe ; Jules Gervais laissait quatre orphelins.
Deux Dunkerquois, deux braves curs, les époux THIRY,
beaux parents du défunt, les adoptèrent et en firent
des hommes ! Leur noble tâche accomplie, il se sont endormis
à l'ombre des cyprès de notre vieux cimetière.
Notre sympathique concitoyen, le chansonnier populaire Eugène
Gervais est le fils aîné de l'écrivain disparu
; il a tenté à maintes reprise de glorifier la mémoire
de son père. Nous sommes heureux de l'aider dans ses efforts.
Nous publieront quelques-unes des meilleures poésies ou
chansons de feu Jules Gervais et nous sommes convaincus que nos
lecteurs et lectrices sauront en apprécier la valeur littéraire"
(63).
uvres : La Chanson de Mathilde, paroles et musique de J.
Gervais. Le Paradis, chanson (1888). Ad Alta, cantilène
mystique, paroles et musique de J. Gervais. Le Dieu, mélodie,
musique de Jules COLLERY* (1888).
GHIGNY Jean François : musicien au 21e R.I.L., témoin
à la naissance le 8 mai 1805.
GHYS (GYS) Gilles (Gangulphe) : chantre.
Domiciles (64) : 1703, rue des Carmes.
Maîtrise de l'église St-Eloi : 1702 : 20 livres 1703
: 240 livres (65).
GHYSON : chantre de basse taille.
Maîtrise de l'église St-Eloi : 1790 : 156 livres,
1791 : 500 livres 1792 : 300 livres (66).
GIACOMO Antoine : joueur d'orgues, né à Costa
ca 1790, y demeurant.
1836 20 mars : à Dunkerque (67).
GIHOT Etienne : musicien au 21e R.I.L., né ca 1776,
témoin à la naissance le 22 juin 1805.
GILLES Jeanne Françoise : chanteuse ambulante, née
à Dunkerque ca 1778, y demeurant.
1822 27 février, 1823 6 février, 1824 15 janvier
: passeport pour Roye. 1825 20 janvier, 1832 1er février
: passeport pour Senlis. 1833 16 janvier : passeport pour Senlis
(68). 1834 11 janvier : passeport
pour Senlis . 1829 : "GILLES Jeanne Françoise 52 ans
née à Dunkerque mendie depuis 1812. Valide mais
à peu près idiote. Profession exercée antérieurement
: chanteuse ambulante. Célibataire, rue des Casernes de
la Marine" (69).
GILLET Auguste Marie Albert : professeur de musique, artiste
musicien, compositeur, né à Dunkerque le 1er mars
1826, Dunkerque le 1er août 1902, fils de Jacques
(voir ci-dessous) et Sarah SELLIER.
Domiciles (70) : 1866, 3 rue de
l'Eglise ; 1891, 1896, 1901, 25 rue du Château. 1850 : "les
frères GILLET, l'un premier violon au théâtre,
l'autre premier alto" (71).
Professeur de musique, violon et alto, il est par ailleurs représentant
de commerce et officier d'académie. Il fut chef d'orchestre
à l'Union Dramatique et secrétaire perpétuel
de l'Association des Artistes Musiciens (Fondation Taylor).
3 juillet 1889 : "Nos Artistes. Dunkerque, véritable
pépinière d'artiste, nous offre chaque jour l'occasion
de parler d'une uvre nouvelle. Hier c'était le peintre
aujourd'hui c'est le compositeur lyrique qui nous occupe.
Un de nos concitoyens, déjà connu fort honorablement
pour ses uvres musicales, vient de faire paraître
un fort joli quadrille pour piano ou à grand orchestre.
Jean Bart, quadrille chevaleresque, tel est le titre de la dernière
composition de M. Auguste Gillet, qui l'a dédiée
à la société des fêtes de Bienfaisance
de la ville de Dunkerque.
L'orchestration est de M. Louis Gillet. Bientôt nous n'en
doutons pas, ce quadrille se trouvera sur tous les pianos et dans
tous les orchestres, car il est d'un effet charmant et d'un brio
achevé.
Le n° 1 en ré majeur est d'une allure franche, le rythme
bien déterminé ; le n° 5 très énergique.
Il y a beaucoup de grâce dans le 6/8 du n° 3 dans le
ton du sol majeur, le trio en do.
Le n° 4 débute par un forte que suit un charmant trait
en notes légèrement accentuées en staccato.
L'introduction du n° 5, quelques mesures suivies d'un motif
principal d'une délicatesse achevée qui revient
quatre fois. Le chant suivant se fait avec un contre-chant d'un
effet très heureux." (72).
5 août 1902 : "Encore une figure dunkerquoise. Monsieur
Auguste Marie Albert Gillet est mort et enterré. Ses funérailles
ont été célébrées ce matin,
quatre du mois d'août mil neuf cent deux, en cette église
Saint Eloi où on le baptisa il y a 77 ans, sous le règne
de Charles le dixième, ci-devant comte d'Artois.
Une centaine de personnes le conduisirent de la vieille rue du
Château à l'église et de l'église au
cimetière.
M. Alfred Dumont, maire de Dunkerque et musicien aussi, portait
la croix ; d'autres enfants d'Orphée tenaient les coins
du poëles ; MM. NEERMAN * chef de la Musique Communale, à
laquelle A. Gillet appartint de longues années ; THERY
* chef d'orchestre et directeur de la "Jeune France"
; BOLLAERT *, maître de chapelle ; HUOT *, professeur et
collègue du défunt.
Plus de discours au cimetière. L'un des principaux assistants,
parlant pourtant à l'aise devant les Grands, improvisant
toujours avec facilité, ne put donner que l'éloquence
de sa réelle émotion devant cette humble tombe.
À dix heures et demie, la terre retombait sur ce mort dont
le souvenir vivra dans les curs.
Auguste Gillet se produisit à 15 ans et professait depuis
le milieu du siècle, disparu comme lui. Il était
né d'un maître de chapelle de St-Jean Baptiste, et
vécu longtemps avec un frère très aimé,
Louis Gillet, violoniste et pianiste hors pair qui le précéda
d'un lustre près de madame Ste-Cécile.
Le "Père Gillet" -célibataire- chanta
en 1845 la Cantate devant le bronze de M. David d'Angers et fut
chef d'orchestre de l'Union Dramatique, de bien lointaine mémoire.
L'estime de ses confrères lui valut le titre de Secrétaire
Perpétuel de l'association des Artistes Musiciens (Fondation
Taylor).
Il professa à l'Ecole de Musique jusqu'à ces derniers
jours. Sage comme un saint il préférait néanmoins
les élèves du sexe aimable, lesquelles auraient
l'oreille plus fine et l'archet plus délicat que les fils
d'Adam.
Toujours gai, ses années d'automne et d'hiver n'étaient
pour lui que des printemps. Pour faire entendre que ceci n'était
pas au figuré ; j'ajouterai que le brave bonhomme aimait
s'envelopper dans son presque inséparable cache-nez
Cette tête de vieillard était rose comme celle des
archaïques et délicieux personnages de Greuze. Ses
concitoyens dansèrent ses uvres : "Intrépide
Dunkerquoise", fantaisie mazurka. "Gracieuse Valse"
et, cela va sans dire, "Jean Bart" quadrille chevaleresque.
Tout cela est loin et le père Gillet l'est maintenant aussi
Paul Louis" (73)
uvres : La Gracieuse, valse pour le violon avec accompagnement
de piano, op. 1, édit. Benoit Paris. Air varié pour
le violon avec accompagnement de piano ou d'orchestre, op. 7,
Paris Benoit aîné (1869) (74).
En Valsant, paroles de M. H. Comignan, op. 3, Paris Benoit aîné
(1867) (75). Jean Bart, quadrille
chevaleresque, op. 8 Paris Sagnol (1871) (76).
Jean Bart, quadrille chevaleresque pour le piano ou à grand
orchestre (1889).
GILLET Jacques Albert : musicien, relieur, libraire, né
à Dunkerque le 9 novembre 1795 (18 brumaire an 4), fils
de Jacques, épouse à Dunkerque Sarah Marie Françoise
SELLIER née à Dunkerque, fille de Louis François
Marie.
Enfants : Louis Jacques Albert (voir ci-dessous) ; Auguste Marie
Albert (voir ci-dessus) ; Sarah Marie Joséphine née
à Dunkerque le 22 décembre 1828 ; Léonide
Marie Louise Estelle née à Dunkerque le 11 mars
1831 .
Témoin au mariage le 10 mai 1820 (musicien). 1831 : 29
rue de l'Eglise (relieur).
GILLET Louis Jacques Albert : professeur de musique, artiste
musicien, compositeur, né à Dunkerque le 26 août
1824, Dunkerque le 14 mai 1888, fils de Jacques (voir ci-dessus)
et Sarah SELLIER.
Domicile : 1866, 3 rue de l'Eglise. 1841 26 octobre : passeport
pour Paris, demeure à Dunkerque (77).
1844 28 mai : passeport pour Paris, demeure à Dunkerque
.
Témoin à la naissance le 25 octobre 1847 (cousin
germain de l'enfant). Professeur de violoncelle et de contrebasse
à l'école de musique de Dunkerque. Il enseigne également
les mathématiques. La Société Dunkerquoise
pour l'Encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts, lors
de sa séance publique du 11 janvier 1875 salle Ste-Cécile,
remet une médaille de bronze à L. Gillet pour le
Chur Religieux dont il est l'auteur ; le Regina Cli.
uvres : Aimer, mélodie dunkerquoise, paroles de M.
DEL'HOMME*. Fantaisie (1ère) pour l'alto sur un thème
original, avec acc. de piano ou quatuor ou orchestre, op. 15,
Paris V. Durdilly (1888) (78). O
Salutaris ! pour une voix solo et chur à la reprise
par L. G., Paris V. Durdilly (1888) (79).
Regina Cli (1875).
GINAULIO Dominique Augustin : musicien ambulant, né
à Chiavari ca 1820.
1837 4 juillet : à Dunkerque (80).
GINNOECHIO Jean Baptiste : joueur d'orgues, né à
Mezzanego ca 1802.
1836 6 octobre : à Dunkerque (81).
GIOVANI Antoine : joueur d'orgues, né à Italie
ca 1806.
1836 28 juin : à Dunkerque (82),
demeure à Morfasso.
GIRARD : chef de musique de la Fanfare Communale de Rosendael,
démissionne en 1890 (83).
GIRARD Henri Honoré : cordonnier, professeur de
musique, compositeur, sous chef de musique, né à
Dunkerque 5 juin 1849, fils de Jean Maurice (serrurier) et de
Bernardine Rosalie DALANCE, épouse à Dunkerque Marie
Louise VANSCHEPDAEL née à Bruxelles (Belgique) ca
1856.
Enfants : Marie née ca 1877 ; Marguerite née ca
1879 ; Maurice né ca 1886 ; Yvonne Marguerite Henriette
née à Dunkerque le 13 mars 1890 ; Gaston né
ca 1898.
Domicile (84) : 1890, 5 rue de l'Esplanade
(85) ; 1901, 1906, 1911, 7 rue de
l'Esplanade.
19 juin 1890 : Nommé sous chef de la musique communale
de Dunkerque et professeur d'instruments en cuivre en remplacement
de M. VERGRIETE*.
uvre : Le Carnaval Dunkerquois, quadrille sur des airs populaires,
manuscrit.
GIRARD Jacques Ferdinand : musicien, tambour à la
1ère compagnie du 2e bataillon du 29e R. I. de ligne, né
à Livron (Drôme) le 13 avril 1820, Dunkerque
le 2 novembre 1846, fils de Joseph et de Tardy Marie Anne MICAULT.
GIVOCCHI François : joueur d'orgues, né à
Mezzanango ca 1823.
1836 25 juillet : à Dunkerque (86).