Tissage
 
  L'élément de base du tissus est le fil, lui même résultant de la torsion et de l'enroulement de fibres, celles-ci pouvant être d'origine animale (laine et soie) ou végétale (lin, chanvre, coton, orties…).
Dans le cas de l'utilisation de fibres animales, l'homme, après avoir utilisé les fourrures, se servit des poils coupés et foulés dans l'eau donnant du feutre, c'est à dire une étoffe non tissée. L'idée d'assembler parallèlement ces poils conduisit à tordre des faisceaux de fibres pour en faire du fil permettant ainsi le développement des techniques de tissage. Les laines de chèvres, moutons et chameaux furent au départ utilisées en Mésopotamie, en Asie Centrale et au Proche Orient, alors que la soie apparaît d'abord en Chine.
De nombreuses plantes fournissent également des tiges flexibles et résistantes. Trempées dans l'eau , leur flexibilité augmente, autorisant l'apparition des techniques de vannerie faisant appel à l'osier, au roseau… Poussé plus loin, le rouissage (trempage) permet la dégradation de l'enveloppe extérieure des tiges et la libération puis l'extraction (teillage) des fibres internes (filasse) du lin ou du chanvre. L'emploi des fibres du lin apparaît d'abord en Egypte, celle du coton en Inde.

Une fois la fibre obtenu, le passage au fil se fit par l'intermédiaire du fuseau ou de la quenouille, jusqu'à l'invention au XIIIème siècle du rouet, machine à filer rendant plus efficace et rapide la torsion des fils. Il fallut pour cela inventer le principe du volant, de la bielle et de la courroie de transmission.
On le voit, la différence entre le vannerie et le tissage, pourtant fondées sur le même principe, réside surtout dans l'utilisation d'outils plus perfectionnés.

Le tissage résulte de l'entrelacement de fils pour en faire des étoffes, celles-ci devant être une protection contre la chaleur, le froid et les intempéries, tout en conservant une solidité, souplesse et perméabilité.

Le premier métier à tisser fut sans doute vertical, composé d'une barre à laquelle était suspendue des fils de chaîne, tendus par des poids vers le bas, et entre lesquels on entrelaçait les fils de trames. Puis rapidement vint l'idée de séparer cette nappe de fils de chaîne en deux (à l'aide d'une barre reliée à un fil sur deux) puis, en utilisant une navette, faire passer la trame à travers l'ouverture obtenue en tirant et en lâchant alternativement la barre.
Le métier à bras demeura ainsi sans modifications majeures (hormis la multiplication des barres autorisant l'utilisation de nombreuses couleurs et permettant de nombreux motifs) jusqu'en 1733 avec l'invention de la navette volante.

Mais ce travail répétitif ne permettait au tisseur que de réaliser quelques mètres de tissus par jour.

Les tissus obtenus à l'aide de fibres végétales (lin, chanvre) étant plus grossiers, ils étaient surtout utilisés pour le linge de maison (draps) ou la fabrication de toiles, voiles, cordes, sacs…; alors que la laine offrait une plus grande souplesse et une meilleur protection contre le froid ou l'humidité.