1992

Dunkerque

 

Dunkerque, Les estudiantines

A l'occasion de l'édification d'un ensemble immobilier destiné à accueillir des logements étudiants à l'angle de la rue des Arbres et de la rue du Lycée, un ensemble de fondations a été mis au jour. Il s'agit de fondations sur arcs de berceaux de briques, à joints de chaux. L'ensemble fait une quarantaine de mètres de long. Il doit s'agir d'un élément d'enceinte du XVIIème siècle.

 

Dunkerque, Rue de Beaumont

Dans le creusement des fondations d'un immeuble à l'angle de la rue de Beaumont et de la rue de Caumartin à Dunkerque, des ossements humains ont été découverts. Il s'agit sans doute des restes de cimetière militaire situé dans les anciennes fortifications détruites au XVIIIème siècle avant l'extension du chantier.

 

Dunkerque, pôle Universitaire Lamartine

Sauvetage N° du site : 59 183 003 AH

A l'occasion de la construction du pôle universitaire Lamartine, place du Marché, une fouille de sauvetage a pu être menée sur une zone qui passait pour être à l'origine de Dunkerque; le hameau de Saint-Gillis Dorp et en particulier le rue Saint-Gilles dont on percevait bien le tracé sur les plans anciens.
La fouille a permis tout d'abord de révéler la rue Saint-Gilles elle même, dont nous avons pu suivre l'évolution depuis sa création, en argile verte des Flandres d'abord (appelée Clyte localement), puis à travers différents revêtements de bricaillons et de silex tassés dur des lits de terre noire rapportée jusqu'aux pavements du XIXème siècle dont la majorité a été récupéré. Une ruelle pavée de briques posées de champ, perpendiculaire à cette rue, a de même été mise au jour. Elle date de la fin du XVIème siècle au vu du matériel découvert. Elle a ensuite été obturé par la construction d'une maison de long de la rue Saint-Gilles.
Parallèlement à la rue Saint-Gilles, trois caves ont été découvertes, dont deux ont été fouillées. Ces deux caves ont été construites au XVIIème siècle. Les murs sont constitués de petites briques de couleur orangé liées à l'argile. Le fond de la cave centrale est alors pavé de carreaux rectangulaires, tandis que la cave ouest est pavée de briques.
Au XVIIIème siècle, les deux maisons et leurs caves sont réédifiées: le mur de façade est reconstruit jusqu'à la fondation, les murs perpendiculaires des caves sont conservés, mais revêtus d'un parement de briques jaunes d'un module plus grand qui sert d'assise à une voûte. Dans la cave centrale, un puits est creusé, la cave est séparée en deux, avec un accès en façade et un autre vers le jardin de l'hôpital militaire. Une porte est ménagée entre les deux pièces.
Au XIXème siècle, la cave centrale fait l'objet de réaménagements importants: une porte de communication est percée dan le mur est et le puit, dont la maçonnerie devait initialement s'élever jusqu'au rez-de-chaussée est ramené au ras du sol de la cave. Par ailleurs, le mur de séparation est abattu.
Un four de boulanger est construit et la cave gardera cet usage jusqu'à la seconde guerre mondiale, moment où elle disparaîtra. La cave ouest, dont la construction et le réaménagement sont contemporains de la cave centrale, reste à usage privé. Il est simplement à remarquer l'intérêt que représente la céramique dans e remblais entre les trois dallages successifs (XVIIème et XVIIIème siècles).
Dans l'angle sud-ouest du chantier, une zone de 20 m2 environ a été préservée de toute construction. Il semble ici que des aménagements avec trous de poteaux aient alterné avec des remblaiements de niveaux de jardins, on y a trouvé un ensemble de céramiques de la fin du XVIème siècle, en particulier des assiettes en céramique rouge, avec vernis jaune et décor a Sgraffiato, ainsi que deux pots globulaires, type marmite, découverts complets et en place dans les niveaux d'occupation, en relation, pour l'un d'entre eux, avec un trou de poteau.
Sous la cave centrale, enfin, une banquette d'environ 1 mètre x 0,40 mètre, contenant de la céramique de la fin du XIVème siècle, a pu être fouillée. Aucun autre niveau en place correspondant à cette banquette n'a été retrouvé: il semble qu'il s'agisse d'un fond de fosse dont le bord a été détruit par les structures plus récentes.
En conclusion, il faut relever l'adéquation parfaite entre le travail de recherche en archives et la fouille archéologique en ce qui concerne les périodes modernes: la rue Saint-Gilles se trouvant bien à l'emplacement présumé et nous possédons même le plan d'une maison du XVIIIème siècle qui correspond à la cave centrale mise au jour. Cette fouille constitue un apport essentiel à la connaissance de Dunkerque, principalement du point de vue de la chronologie: en effet, les niveaux les plus anciens de la rue Saint-Gilles ne remontent pas au delà de la fin du XVème siècle. Nous sommes donc bien loin du hameau d'origine de la ville que les historiens signalaient traditionnellement à cet emplacement. Enfin, un ensemble céramique daté du XVIème au XIXème siècles (vaisselle, céramique de construction) , est à mettre en relation avec le matériel céramique du XVIème siècle, issu du sondage réalisé en 1985, dans l'église Saint-Eloi de Dunkerque.


Yves Beauchamp.GRAAL

 

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