Dunkerque, Les estudiantines
A l'occasion de l'édification
d'un ensemble immobilier destiné à accueillir des
logements étudiants à l'angle de la rue des Arbres
et de la rue du Lycée, un ensemble de fondations a été
mis au jour. Il s'agit de fondations sur arcs de berceaux de
briques, à joints de chaux. L'ensemble fait une quarantaine
de mètres de long. Il doit s'agir d'un élément
d'enceinte du XVIIème siècle.
Dunkerque, Rue de Beaumont
Dans le creusement des fondations
d'un immeuble à l'angle de la rue de Beaumont et de la
rue de Caumartin à Dunkerque, des ossements humains ont
été découverts. Il s'agit sans doute des
restes de cimetière militaire situé dans les anciennes
fortifications détruites au XVIIIème siècle
avant l'extension du chantier.
Dunkerque, pôle Universitaire
Lamartine
Sauvetage N° du site : 59
183 003 AH
A l'occasion de la construction
du pôle universitaire Lamartine, place du Marché,
une fouille de sauvetage a pu être menée sur une
zone qui passait pour être à l'origine de Dunkerque;
le hameau de Saint-Gillis Dorp et en particulier le rue Saint-Gilles
dont on percevait bien le tracé sur les plans anciens.
La fouille a permis tout d'abord de révéler la
rue Saint-Gilles elle même, dont nous avons pu suivre l'évolution
depuis sa création, en argile verte des Flandres d'abord
(appelée Clyte localement), puis à travers différents
revêtements de bricaillons et de silex tassés dur
des lits de terre noire rapportée jusqu'aux pavements
du XIXème siècle dont la majorité a été
récupéré. Une ruelle pavée de briques
posées de champ, perpendiculaire à cette rue, a
de même été mise au jour. Elle date de la
fin du XVIème siècle au vu du matériel découvert.
Elle a ensuite été obturé par la construction
d'une maison de long de la rue Saint-Gilles.
Parallèlement à la rue Saint-Gilles, trois caves
ont été découvertes, dont deux ont été
fouillées. Ces deux caves ont été construites
au XVIIème siècle. Les murs sont constitués
de petites briques de couleur orangé liées à
l'argile. Le fond de la cave centrale est alors pavé de
carreaux rectangulaires, tandis que la cave ouest est pavée
de briques.
Au XVIIIème siècle, les deux maisons et leurs caves
sont réédifiées: le mur de façade
est reconstruit jusqu'à la fondation, les murs perpendiculaires
des caves sont conservés, mais revêtus d'un parement
de briques jaunes d'un module plus grand qui sert d'assise à
une voûte. Dans la cave centrale, un puits est creusé,
la cave est séparée en deux, avec un accès
en façade et un autre vers le jardin de l'hôpital
militaire. Une porte est ménagée entre les deux
pièces.
Au XIXème siècle, la cave centrale fait l'objet
de réaménagements importants: une porte de communication
est percée dan le mur est et le puit, dont la maçonnerie
devait initialement s'élever jusqu'au rez-de-chaussée
est ramené au ras du sol de la cave. Par ailleurs, le
mur de séparation est abattu.
Un four de boulanger est construit et la cave gardera cet usage
jusqu'à la seconde guerre mondiale, moment où elle
disparaîtra. La cave ouest, dont la construction et le
réaménagement sont contemporains de la cave centrale,
reste à usage privé. Il est simplement à
remarquer l'intérêt que représente la céramique
dans e remblais entre les trois dallages successifs (XVIIème
et XVIIIème siècles).
Dans l'angle sud-ouest du chantier, une zone de 20 m2 environ
a été préservée de toute construction.
Il semble ici que des aménagements avec trous de poteaux
aient alterné avec des remblaiements de niveaux de jardins,
on y a trouvé un ensemble de céramiques de la fin
du XVIème siècle, en particulier des assiettes
en céramique rouge, avec vernis jaune et décor
a Sgraffiato, ainsi que deux pots globulaires, type marmite,
découverts complets et en place dans les niveaux d'occupation,
en relation, pour l'un d'entre eux, avec un trou de poteau.
Sous la cave centrale, enfin, une banquette d'environ 1 mètre
x 0,40 mètre, contenant de la céramique de la fin
du XIVème siècle, a pu être fouillée.
Aucun autre niveau en place correspondant à cette banquette
n'a été retrouvé: il semble qu'il s'agisse
d'un fond de fosse dont le bord a été détruit
par les structures plus récentes.
En conclusion, il faut relever l'adéquation parfaite entre
le travail de recherche en archives et la fouille archéologique
en ce qui concerne les périodes modernes: la rue Saint-Gilles
se trouvant bien à l'emplacement présumé
et nous possédons même le plan d'une maison du XVIIIème
siècle qui correspond à la cave centrale mise au
jour. Cette fouille constitue un apport essentiel à la
connaissance de Dunkerque, principalement du point de vue de
la chronologie: en effet, les niveaux les plus anciens de la
rue Saint-Gilles ne remontent pas au delà de la fin du
XVème siècle. Nous sommes donc bien loin du hameau
d'origine de la ville que les historiens signalaient traditionnellement
à cet emplacement. Enfin, un ensemble céramique
daté du XVIème au XIXème siècles
(vaisselle, céramique de construction) , est à
mettre en relation avec le matériel céramique du
XVIème siècle, issu du sondage réalisé
en 1985, dans l'église Saint-Eloi de Dunkerque.
Yves Beauchamp.GRAAL
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