1994

Dunkerque

 

Dunkerque, Place Jean Bart


N° du site: 59 183 008 AH

L'aménagement d'un parc de stationnement souterrain, place Jean Bart à Dunkerque, a donné lieu à une opération de sauvetage archéologique au cours des mois d'avril et mai 1994. L'emplacement de l'actuelle place était autrefois occupé par une portion de l'enceinte bourguignonne, bâtie vers 1405, et du fossé de la ville. Les travaux de réfection de la place de Dunkerque, menés par Vauban à partir de 1673, l'ont conduit à détruire cette enceinte rendue inutile par la construction d'une nouvelle, plus grande. L'espace ainsi libérée est occupé alors de la place Royale, actuelle place Jean Bart. La fouille n'a pas révélé de vestiges du rempart détruit, mais elle a permis de mettre en évidence des éléments d'habitats situés sans doute au pied de ce dernier. Il est possible de distinguer trois états d'occupation successifs.
Un premier niveau montre des fosses à usage de dépotoir et une foyer. Ils ont fourni de la céramique du XIVème siècle. Le deuxième état se signale par lé présence de deux sablières basses, appartenant sans doute à un bâtiment quadrangulaire, au nord duquel se trouvait un important élément de sol se développant sur quelques dizaines de mètres et composé d'un matériau de type organique qu'on a pu interpréter comme un élément de plancher. Il pourrait s'agir d'un quai ou d'un embarcadère associé à ce bâtiment. Le troisième état correspond à une fondation circulaire, en briques, de 3 mètres de diamètre entouré d'un pavement de même matériau, de 2 mètres de large.
Au sud du chantier, la fouille a révélé la présence de deux rangées parallèles de pieux de bois, orientées nord-sud écartées d'environ 1,50 mètres et conservées sur prés d'une vingtaine de mètres. Il s'agit des pieux de fondations de la passerelle permettant d'accéder à la ville par la porte Saint-Eloi et dont on trouve de nombreux témoignages dans les documents graphiques des XVIème et XVIIème siècles. L'axe de la passerelle se trouve en vis-à-vis des ouvrages décrits précédemment. Il est donc permis de penser que ceux-ci ont pu avoir un rapport avec l'aménagement de cette porte. Il est cependant difficile d'identifier ces vestiges comme ceux de la porte elle-même, compte tenu du peu d'importance de la construction ( mur de 0,40 mètre), à moins qu'il s'agisse d'une poterne.
Une partie du remplissage du fossé lui-même, déjà repéré au cours des sondages préliminaires réalisés en 1993, a aussi été fouillée. Le niveau supérieur a livré essentiellement du mobilier de la fin du XVIème et de la moitié du XVIIème siècle. Un modèle réduit de bateau d'une longueur d'environ 0,70 mètre a été découvert. Il peut s'agir d'une maquette ou d'un ex-voto représentant un vaisseau marchand à deux-ponts de la deuxième moitié du XVIIème siècle. L'étude du matériel céramique, et en particulier cette des pipes fournit un terminus postérieur à 1673, plus proche de 1685, qui tend à montrer que le démantèlement du rempart bourguignon et de son fossé s'est étalé sur plus d'une dizaine d'années avant que ne soit aménagée la place Royale.


Olivier Blamangin, Yves Roumégoux.SRA

 

Dunkerque, Rue maréchal French


N° du site : 59 183 009 AH

Un projet d'urbanisme réalisé par l'ODN, rue Maréchal French à Dunkerque, a nécessité la réalisation d'une évaluation archéologique. A cet emplacement se trouvait le couvent des Pénitentes construit à la fin du XVème siècle dans la partie la plus élevée de la ville.
Les substructions de l'établissement religieux ont été complètement éradiquées par les destructions de la guerre et surtout par la reconstruction des années 1950. Un fond de cave du XVIIème siècle, un morceau de fondation du mur de clôture sont les seuls vestiges conservés.
Par contre, dans un terrain adjacent d'une surface de 250 m2, ont été mis au jour les fondations de deux caves du XVIème et des niveaux d'habitats de la première moitié du XIIIème siècle. Il s'agit des plus anciens vestiges jusqu'ici reconnus sur Dunkerque. Aucune structure n'est cependant suffisamment conservée pour donner une idée de l'agencement de ces habitats. Ont été observés des restes de sols et de murets se recoupant. Il n'y a pas, à cet endroit, de vestiges plus anciens permettant de déceler l'emplacement originel du site de Dunkerque.


Yves Beauchamp, Benoît Rosseel, Thierry Marck.GRAAL