Drincham, Le Château
N° du site : 59 182 004 AH
Une opération d'évaluation a été
effectuée sur l'emplacement du château détruit
à la Révolution. Le site correspond à une
motte castrale avec basse-cour. On ignore la date de sa construction
mais les seigneurs de Drincham sont connus aux Xème-XI
ème siècles. Il faut également signaler
la mention du village dés le IXème siècle
et la proximité du Looweg, voie de communication sans
doute antique. Deux tranchées de reconnaissance ont été
ouvertes, l'une sur la butte du château, l'autre sur la
ferme seigneuriale accolée.
La première, de 2,50 x 20 mètres, creusée
depuis le centre de la motte, traverse la majeure partie du fossé.
Sur la butte ont été mis au jour deux massifs de
fondations directement implantés dans l'argile tertiaire.
Ils sont constitués de grandes briques de plus de 30 centimètres,
de couleur rouge orangé. L'un deux, de forme circulaire
et d'une larguer variant de 1,30 mètres au nord à
1,60 mètres au sud, est conservé sur une hauteur
de 1,50 mètre dans une tranchée large de 2,50 mètres.
Il correspond sans doute à la base d'une des tours visibles
sur le gravure de Sanderus. Les autres substructions se situent
2,50 mètres plus à l'est, apparemment sans liaison
directe avec les précédentes, mais il semble qu'il
s'agisse d'un contrefort de la tour. Aucun sol en place ne permet
de mieux cerner l'occupation de la motte. Les éléments
de datation les plus anciens sont du début du XIVème
siècle.
Le fossé a livré du matériel datable du
début du XIVème siècle jusqu'au XVIIIème
siècle. Uns stratigraphie existe mais la remontée
rapide de la nappe phréatique a empêché son
observation. On a cependant pu remarquer un premier niveau comprenant
de nombreuses briques, des fragments de verre à vitre
et un deuxième, correspondant à la destruction
ultime du château.
La seconde tranchée ouverte dans la basse-cour a révélé
des vestiges datables du début du XIVème jusqu'aux
XIXème siècles. Le niveau le plus ancien se présente
sous la forme d'une couche noire damée, d'environ 0,10
mètre d'épaisseur vers l'est. Contre le fossé,
l'argile contient du matériel céramique partiellement
cuit, des traces de cendres, des niveaux d'argile rubéfiée?
Des structures pillées du XVIème siècle
et d'autres intactes du XVIIIème siècle ont également
été mises au jour.
La datation archéologique des premiers vestiges ne correspond
ni aux textes ni à la forme de la motte. Les structures
plus anciennes que l'on s'attendait à trouver ont peut-être
été complètement détruites par les
édifices ultérieurs, mais alors on s'explique mal
la préservation des vestiges du XIVème siècle.
Il est possible qu'elles subsistent dans les parties non encore
explorées. Le même problème de datation se
pose pour le fouille de l'église
Yves Beauchamp, Franckie Elleboode.GRAAL
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