1995

Drincham

 

Drincham, Le Château


N° du site : 59 182 004 AH

Une opération d'évaluation a été effectuée sur l'emplacement du château détruit à la Révolution. Le site correspond à une motte castrale avec basse-cour. On ignore la date de sa construction mais les seigneurs de Drincham sont connus aux Xème-XI ème siècles. Il faut également signaler la mention du village dés le IXème siècle et la proximité du Looweg, voie de communication sans doute antique. Deux tranchées de reconnaissance ont été ouvertes, l'une sur la butte du château, l'autre sur la ferme seigneuriale accolée.
La première, de 2,50 x 20 mètres, creusée depuis le centre de la motte, traverse la majeure partie du fossé. Sur la butte ont été mis au jour deux massifs de fondations directement implantés dans l'argile tertiaire. Ils sont constitués de grandes briques de plus de 30 centimètres, de couleur rouge orangé. L'un deux, de forme circulaire et d'une larguer variant de 1,30 mètres au nord à 1,60 mètres au sud, est conservé sur une hauteur de 1,50 mètre dans une tranchée large de 2,50 mètres. Il correspond sans doute à la base d'une des tours visibles sur le gravure de Sanderus. Les autres substructions se situent 2,50 mètres plus à l'est, apparemment sans liaison directe avec les précédentes, mais il semble qu'il s'agisse d'un contrefort de la tour. Aucun sol en place ne permet de mieux cerner l'occupation de la motte. Les éléments de datation les plus anciens sont du début du XIVème siècle.
Le fossé a livré du matériel datable du début du XIVème siècle jusqu'au XVIIIème siècle. Uns stratigraphie existe mais la remontée rapide de la nappe phréatique a empêché son observation. On a cependant pu remarquer un premier niveau comprenant de nombreuses briques, des fragments de verre à vitre et un deuxième, correspondant à la destruction ultime du château.
La seconde tranchée ouverte dans la basse-cour a révélé des vestiges datables du début du XIVème jusqu'aux XIXème siècles. Le niveau le plus ancien se présente sous la forme d'une couche noire damée, d'environ 0,10 mètre d'épaisseur vers l'est. Contre le fossé, l'argile contient du matériel céramique partiellement cuit, des traces de cendres, des niveaux d'argile rubéfiée? Des structures pillées du XVIème siècle et d'autres intactes du XVIIIème siècle ont également été mises au jour.
La datation archéologique des premiers vestiges ne correspond ni aux textes ni à la forme de la motte. Les structures plus anciennes que l'on s'attendait à trouver ont peut-être été complètement détruites par les édifices ultérieurs, mais alors on s'explique mal la préservation des vestiges du XIVème siècle. Il est possible qu'elles subsistent dans les parties non encore explorées. Le même problème de datation se pose pour le fouille de l'église

Yves Beauchamp, Franckie Elleboode.GRAAL