Ghyvelde, Dunes Fossiles
N° du site : 59 260 003 AH
La prospection entreprise l'année dernière
dans le massif des dunes fossiles de Ghyvelde appartenant au
Conseil Général du Nord s'est poursuivie en 1995
avec des résultats encourageants. C'est encore une fois
la zone nord qui a été explorée mais sur
une surface plus ample. La partie sud, couverte d'une épaisse
végétation, empêche toute lecture de terrain;
son observation ne sera possible que par l'ouverture de tranchées.
Trente-quatre nouveaux sites ont été recensés.
La majorité sont du Moyen-Age, sauf un du IIème
siècle, première découverte de cette période
localisée précisément, et quelques implantations
des XVIème et XVIIème siècles. Une bonne
partie d'entre eux est encore en place, mais une dégradation
nettement perceptible de certains repérés l'année
dernière a été observée. Si aucune
menace de destruction humaine ne pèse sur ces dunes protégées,
il n'en est pas de même pour certaines zones fragiles,
soumises aux intempéries, comme les sites lessivés
naturellement par le déplacement sous l'effet du vent.
Le site gallo-romain est encore partiellement en place stabilisé
par une végétation qui a fixé le sable.
Il s'agit d'une grande fosse contenant des débris alimentaires,
de la céramique et des niveaux de rejets de foyers. Les
structures d'habitat n'ont pas été trouvées.
Mais les carotages ont été positifs sur une surface
de 100 à 150 m2 autour de la découverte.
Aucune trace des périodes mérovingienne ou carolingienne
n'a été mise au jour, alors que cela semblait être
le cas vers 1920 et qu'un tesson carolingien a été
découvert dans les années 1960.
Les sites médiévaux sont les plus nombreux. L'apport
principal de la recherche a été de mieux les dater.
Si de nombreux tessons de surface sont du XIIème,une étude
plus fine des ramassages permet d'identifier de la céramique
du XIIIème et surtout du XIVème s. Une attention
particulière doit être apportée à
des lits de coquillages (cardium) trouvés en bordure nord
des dunes. Aucun élément de datation ne permet
d'être affirmatif sur l'âge de ces dépôts,
manifestement anthropiques. Enfin, au-delà du flanc septentrional
du secteur prospecté, une série de sites du XVIIème
a été repérée, sur des terrains très
bas par rapport au précédents.
Les travaux réalisés cette année confirment
l'utilité d'une recherche accrue pour protéger
les gisements menacés par l'érosion et comprendre
une zone encore mal connue qui, ayant toujours échappé
aux submersions maritimes, joue un rôle capital.
Yves Beauchamp, Delphine
Liévin, Fabrice Weexsteen.GRAAL |