1998

Hondschoote

 

Hondschoote, Rue de Cassel


N° du site : 59 309 013 AH

La réalisation de travaux de voirie, rue de Cassel, à Hondschoote, a nécessité une intervention archéologique du 06/05/1998 au 15/05/1998. Ce premier sondage a permis d'observer que les travaux avaient déjà largement entamé une fosse d'environ 3 mètres de diamètre déjà préalablement perturbée par une structure du XIXème siècle. Son comblement, constitué d'une terre noirâtre très argileuse, a livré une quantité importante de tessons de céramique du XVème-XVIème siècles, comprenant des céramiques intactes, sans traces de coup de feu, des ratés de cuisson et des pilettes de fours de potiers. Cette fosse de rejet, indice de la présence d'un atelier de potier, a amené la réalisation d'un sondage du 15/05/1998 au 31/07/1998, à l'emplacement de la construction d'un parking, à quelques mètres au sud-est de la fosse. Traversant ce sondage du nord au sud, une canalisation en briques jaunes a pu être mise au jour. A quelques mètres de son extrémité sud, une dérivation venant de l'est la rejoignait. Celle-ci présentait une partie fortement bouleversée située à l'emplacement d'une structure antérieure. Cette dernière s'est révélée être une cuve en bois dont la fonction était peut-être liée à la décantation, voire au malaxage de l'argile. Cette cuve, altérée par des fondations modernes, semble avoir été abandonnée dans une grande fosse d'environ 4 mètres de diamètre et dont le fond n'a pu être repéré pour des raisons de sécurité. Aucun niveau de sol lié à l'utilisation de cette cuve n'a donc pu être observé. La stratigraphie de la fosse a montré que cette dernière était déjà partiellement comblée au moment de l'abandon de la cuve. Les différents niveaux constituant le comblement de la fosse, mais aussi celui de la cuve, ont livré un riche mobilier archéologique comprenant de nombreux éléments organiques (objets en bois : écuelles, boule, etc. ; semelles et lacets en cuir ; manches de couteaux) relativement bien conservés grâce au milieu humide que constituaient ces niveaux. Ces niveaux ont également livré de nombreux fragments de céramiques (grès, céramiques glaçurées, etc.) et plusieurs épingles en cuivre. Le fond de la cuve était tapissé de petits briquaillons suggérant la fonction de bac de décantation pour les terres destinées à l'activité potière. Au nord de cette structure, un fossé orient est-ouest, large d'environ 1,25 mètre, venait perturber un autre fossé plus petit. Cependant, la remontée de l'eau à cet endroit a rendu l'étude de la stratigraphie très délicate. Le mobilier céramique date le fossé le plus ancien du XIVème et l'autre du XVème-XVIème siècles. La présence de ce dernier est à mettre en relation avec le traitement de la terre : il peut s'agir d'un fossé d'évacuation des terres délayées. De plus, de nombreux éléments en bois suggèrent un aménagement comprenant l'étaiement des parois à l'aide de planches, ainsi qu'une retenue d'eau constituée de planches transversales maintenues par des pieux.
Cette intervention archéologique a donc permis de repérer une aire de préparation de l'argile pour la confection de céramiques (types poêles, coquemars, cruches), aire probablement située à proximité d'une aire de cuisson qui n'a malheureusement pas été découverte ; les fours se situent probablement sous le route ou sur une zone non emprise par les travaux. Il existait à Hondschoote une rue des Potiers confirmant la présence d'un atelier de potiers. Il faut également préciser que la présence en grande quantité des épingles souligne la réputation de l'activité textile sur le commune.


Christelle Lagatie.GRAAL