Loon-plage, Gazoduc.
A la demande du service régional de l'archéologie
du Nord-Pas-de-Calais, l'Afan a précédé
à la surveillance de la pose d'un gazoduc entre les communes
de Loon-Plage (Nord) et Calais (Pas-de-Calais). Les travaux de
décapage, placés sous les maîtrises d'oeuvres
et d'ouvrage de GDF, ont été réalisés
par l'entreprise flamande, NACAP. Le suivi de travaux portait
sur un tracé long de 27 kilomètres dont l'emprise
oscillait entre 17m (section courante) et 20m (emplacement des
forages dirigés); le décapage portait uniquement
sur deux tiers de l'emprise, le tiers suivant recevait les déblais.
La stratégie a consisté à
suivre le retrait de la terre végétale effectué
par trois pelles hydrauliques afin de relever et de traiter les
faits archéologiques décelés au fur et à
mesure du décapage. Le delai d'intervention était
de l'ordre d'une journée, temps séparant le décapage
de la pose du drain central. Dans le cas d'une forte densité
de vestiges, le gel des zones sensibles était décidé
après consultation du maître d'oeuvre.
Situé entre 2,5 km et 3 km du trait de côte,
le gazoduc traverse d'est en ouest la plaine maritime, de la
Flandre maritime au Calaisis. Les formations superficielles sont
constituées de sable, limon et argile ; elles correspondent
à l'assise de Dunkerque (transgressions dunkerquiennes
I et II). Le secteur d'étude n'est pas concerné
par la dernière transgression dunkerquienne (III entre
les XVIe et XVIIe S.).
La cinquantaine de vestiges archéologiques
relevée sur l'emprise restricitve du gazoduc est inégalement
répartie ; six communes sur les huit traversées
ont révélé huit points d'occupations anciennes
dont les plus denses se situent sur les communes de Gravelines
et de Calais. Le nombre de vestiges archéologiques, toutes
périodes confondues, oscille entre 1 et 28 par point d'occupations.
Quatre période ont été reconnues au travers
d'un mobilier céramique issu du comblement des vestiges:
le Gallo-Romain (IIe S.), le bas Moyen Age, le Moderne (à
partir du XVIIe S.) et le Contemporain. La totalité des
faits archéologiques sont des structures en creux de type
trou de poteau, fosse et fossé. A ces structures s'ajoute
la présence régulière des watergangs, fossé
de drainage liés à la mise en culture intensive
de la Plaine Maritime ; ces structures en majorité contemporaine,
n'ont été relevées que lorsqu'elles tronquaient
la reconnaissance de vestiges anciens. Les résultats sont
présentéspar commune d'est en ouest.
Les extrémités de 2 fossés
parallèles ont été reconnues recoupés
par un watergang moderne, ils n'ont été observé
que sur 4m50 environ. Leur comblement, légèrement
détritique et organique, a livré quelques tessons
attribuables au début du bas Moyen Age.
Patrick LEMAIRE |