Mardyck : Noord Gracht-Gazoduc.
N° du site : 59 380 001 AH
Le site de Noord Gracht à Mardyck, totalement
inédit, a été découvert lors du diagnostic
préalable à la pose du gazoduc; un décapage
d' environ 320 m2a permit de dégager une centaine de structures
médiévales qui relèvent de période
comprises entre le XIIIe siècle et le début du
XVIe siècle. Il s'agit de fossés et de fosses dont
certaines ont reçu des rejets domestiques. Souvent de
grande dimension, leurs remplissages stratifiés montrent
des alternances de niveaux de dépotoirs avec de la faune
(os de bétail, arêtes de poissons coquillages),
du métal et de céramique parfois en abondance .
L' étude du mobilier, combinée à une chronologie
relative facilement discernable, montre trois phases distinctes
d'occupation mais il semble qu'elles se soient succédées
sans hiatus. Au XIIIe siècle, une petite installation
se met en place avec quelque fosses et un enclos (?) accompagné
de nombreux trous de poteaux. Rien ne prouve que l on est en
présence d'un bâtiment. Dans un second temps, au
siècle suivant, l'occupation se densifie et les dépotoirs
plus nombreux suggèrent une plus grandes proximité
avec l' habitat. Au cours du XVesiècle, un enclos pastoral
est érigé dans un secteur devenu sans doute périphérique
.
La disposition même des vestiges a toutefois moins d'importances
que leur emplacement; ils occupent en effet le sommet et le versant
nord d' un promontoire qui correspond, sur la bordure littorale
de Flandre maritime, à un cordon dunaire daté de
la dernière transgression maritime. L'installation sur
la hauteur montre la volonté de se mettre à l'
abris de la mer. Cette position a été conservée
pour l'implantation du village actuel de Mardyck situé
immédiatement à l' est. Le site découvert
est un témoignage des phases de conquête de la plaines
maritime par les hommes; à partir du XIIIesiècle,
l'exondation de nouvelles terres donne lieu à des installations
en des points jusque là inaccessibles. Cette fouille sur
le cordon dunaire actuel peut être considérée
comme une première.
Richard ROUGIER avec la collaboration de R. DEBIAK et E. ROY.AFAN |