Saint-Georges-sur-l'Aa, Bassin d'avirond'évaluation
archéologique
N° du site : 59 532 001 AH
Le projet d'aménagement d'un bassin d'aviron
le long de la rive est de l'Aa est l'occasion d'explorer les
terrains en bordure de ce fleuve. Il est possible d'étudier
à cet endroit l'évolution du cours d'eau, fluctuant
dans l'histoire, puisque le premiers travaux de canalisation
remontent au XIIème siècle dans le but de relier
de Saint-Omer à le côte. On peut aussi rechercher
la présence d'une occupation ancienne car sur la rive
ouest des découvertes gallo-romaines ont été
signalées au début du siècle. On peut enfin
tenter de comprendre l'aménagement de cette partie de
la plaine maritime ù les watergangs et des endiguements
indatables existent encore sur le terrain. Il est primordial
de relever le maximum d'informations concernant le cours de ce
fleuve qui a conditionné l'occupation humaine par ses
contraintes pour l'exondation des terres basses. Trois tranchées
d'évaluation ont été implantées en
fonction des terrains libres de cultures, ce qui en a limité
la portée. Une reconnaissance pédestre liée
systématiquement à des carottages a été
réalisée sur totalité de la surface.
Les résultats de ces recherches ont été
décevants mais les tranchées ont révélé
la présence sous 1m20 d'argile d'un niveau de sable blanc
comportant des litages de dépôt organique et établissant
la présence d'un sol à l'air libre à une
époque qui reste indéterminée. Il repose
sur un substrat d'origine marine, un sable vert pissart comportant
de nombreux coquillages de type cardium. Des argiles marron à
gris constitue les niveau supérieurs qui résultent
de modes de dépôts plus lents en système
lagunaire ou marécageux.
De prime abord, il est séduisant d'interpréter
la présence du niveau de sable blanc pogénéisé
comme un témoin du comblement du golfe l'estuaire de l'Aa,
dans un premier temps par des dépôts sableux, rapides
et lourd de type marin, et après une période de
légère exondation, par des dépôts
argileux, lents et légers, liés à des eaux
stagnantes. Dans cette hypothèse, l'accumulation d'eau
serait liée à la reconstitution d'un cordon dunaire
plus près de la côte. D'ailleurs, à l'extrémité
de la tranchée 1, ce niveau de sable blanc est recoupé
par une poche d'argile verte, de texture différente de
celle des niveaux supérieurs. Ni la profondeur ni le retour
est n'ont été observés. Ce dépôt
pourrait être la manifestation d'un des nombreux méandres
de l'Aa dans ces terres basses, à l'écoulement
difficile, surtout dans le cas de la re-formation d'un cordon
dunaire au nord de la zone.
Les remarques formulées ici demandent à être
contrôlées par des travaux ultérieurs. Mais
elles confirment l'intérêt que représente
l'exploration de la zone, d'autant plus que le niveau de sable
blanc pogénéisé pourrait correspondre à
celui des découvertes gallo-romaines proches, et que la
certitude de la fluctuation du cours de l'Aa laisse envisager
la possibilité de mettre au jour des épaves anciennes
liées au commerce avec Saint Omer.
Yves Beauchamp, Anne
Brunebarbe.GRAAL |