1995

Saint Georges sur l'Aa

 

Saint-Georges-sur-l'Aa, Bassin d'avirond'évaluation archéologique

N° du site : 59 532 001 AH

Le projet d'aménagement d'un bassin d'aviron le long de la rive est de l'Aa est l'occasion d'explorer les terrains en bordure de ce fleuve. Il est possible d'étudier à cet endroit l'évolution du cours d'eau, fluctuant dans l'histoire, puisque le premiers travaux de canalisation remontent au XIIème siècle dans le but de relier de Saint-Omer à le côte. On peut aussi rechercher la présence d'une occupation ancienne car sur la rive ouest des découvertes gallo-romaines ont été signalées au début du siècle. On peut enfin tenter de comprendre l'aménagement de cette partie de la plaine maritime ù les watergangs et des endiguements indatables existent encore sur le terrain. Il est primordial de relever le maximum d'informations concernant le cours de ce fleuve qui a conditionné l'occupation humaine par ses contraintes pour l'exondation des terres basses. Trois tranchées d'évaluation ont été implantées en fonction des terrains libres de cultures, ce qui en a limité la portée. Une reconnaissance pédestre liée systématiquement à des carottages a été réalisée sur totalité de la surface.
Les résultats de ces recherches ont été décevants mais les tranchées ont révélé la présence sous 1m20 d'argile d'un niveau de sable blanc comportant des litages de dépôt organique et établissant la présence d'un sol à l'air libre à une époque qui reste indéterminée. Il repose sur un substrat d'origine marine, un sable vert pissart comportant de nombreux coquillages de type cardium. Des argiles marron à gris constitue les niveau supérieurs qui résultent de modes de dépôts plus lents en système lagunaire ou marécageux.
De prime abord, il est séduisant d'interpréter la présence du niveau de sable blanc pogénéisé comme un témoin du comblement du golfe l'estuaire de l'Aa, dans un premier temps par des dépôts sableux, rapides et lourd de type marin, et après une période de légère exondation, par des dépôts argileux, lents et légers, liés à des eaux stagnantes. Dans cette hypothèse, l'accumulation d'eau serait liée à la reconstitution d'un cordon dunaire plus près de la côte. D'ailleurs, à l'extrémité de la tranchée 1, ce niveau de sable blanc est recoupé par une poche d'argile verte, de texture différente de celle des niveaux supérieurs. Ni la profondeur ni le retour est n'ont été observés. Ce dépôt pourrait être la manifestation d'un des nombreux méandres de l'Aa dans ces terres basses, à l'écoulement difficile, surtout dans le cas de la re-formation d'un cordon dunaire au nord de la zone.
Les remarques formulées ici demandent à être contrôlées par des travaux ultérieurs. Mais elles confirment l'intérêt que représente l'exploration de la zone, d'autant plus que le niveau de sable blanc pogénéisé pourrait correspondre à celui des découvertes gallo-romaines proches, et que la certitude de la fluctuation du cours de l'Aa laisse envisager la possibilité de mettre au jour des épaves anciennes liées au commerce avec Saint Omer.

Yves Beauchamp, Anne Brunebarbe.GRAAL

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