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La seigneurie est considérée généralement
comme l'élément caractéristique du régime
social ancien, tel qu'il a existé notamment au Moyen Age.
Le couple de notions qui lui est associé - " seigneurs
et paysans ", ou encore " guerriers et paysans "
- est même utilisé comme symbole de toute une civilisation
(voir l'ouvrage de Georges Duby, Guerriers et paysans paru en
1973). Tout cela est exact, à condition d'entourer ces
notions de multiples réserves et précisions, car
ces mots sont pleins de pièges et surtout ces institutions
ont évolué ; elles présentent donc des faces
différentes suivant les temps et les lieux. Ancien président de la Commission historique du Nord, Membre de l'Académie royale de Belgique.
" Pour bien savoir les choses, il faut en savoir le
détail, et comme il est presqu'infini, nos connaissances
sont toujours artificielles et imparfaites ". Notre collègue,
Georges Dupas, qui, avec une patience exemplaire, explore depuis
tant d'années les mille et une facettes du passé
de son terroir, a dû méditer cette maxime de La
Rochefoucauld. En effet, il pousse si loin non seulement la méthode
de la recherche mais aussi la compréhension du détail
que ses diverses enquêtes, et elles sont nombreuses, ne
donnent jamais l'impression d'être ni superficielles ni
imparfaites. Ce détail infini, il le recherche à
nouveau et l'explore avec clarté à son lecteur
dans cet ouvrage, Seigneuries et seigneurs de la Châtellenie
de Bourbourg, qui nous conduit du Moyen Age à la Révolution. Président de la Commission Historique du Nord. |
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Dès l'instant où les hommes ont été libérés de la servitude, vers l'an 1200, et dotés d'nu patronyme en tant qu'occupeurs de parcelles de terre pour lesquelles ils payèrent désormais loyer et taxes diverses en argent ou en nature, volaille, bétail, produits du sol, ils tendirent à se constituer des propriétés personnelles de plus en plus importantes Il en vint de partout, des environs comme de lieux éloignés C'est cet état de choses qui est présenté ici et qui constate la soif de puissance et de richesse qui domine désormais cette population envahissante et la pousse à conquérir des titres plus ou moins seigneuriaux ou tout au moins administratifs qui en feront, jusqu'à la révolution de 1789, des bourgeois possesseurs de la plus grande partie du territoire de la châtellenie de Bourbourg |